Grande terre de rap, la ville des Ulis a marqué l'histoire de cette musique. Au niveau grand public, avec Sinik notamment, mais aussi dans l'underground, avec la très grosse scène rap / battle qui a vu le jour dans cette ville. Gambino La MG est l'héritier de cette grande école, et il continue d'honorer le blason du 91 avec talent. Focus sur le phénomène.

Une ascension grâce aux réseaux

Comme souvent dans le rap, le territoire qui a vu grandir le rappeur a son importance : sa musique se nourrit de son environnement, très urbain la plupart du temps et les paroles évoquent sans cesse ce décor dans lequel l'artiste a fait ses classes. Pour Gambino La MG, il a été plutôt « chanceux » pour un rappeur : il a grandi aux Ulis, un des quartiers les plus connus de tous les amateurs de rap, notamment à cause de l'incroyable succès de Sinik dans les années 2000, qui aura clairement mis la ville sur la carte. Un succès commercial individuel qui cache derrière lui de très nombreux autres rappeurs talentueux venant de la même ville, formant une scène rap très dynamique, notamment dans le milieu underground et celui du battle. La ville est donc chargée de rap, et le jeune rappeur a évidemment puisé dans cette énergie pour se lancer. D'ailleurs, c'est grâce au grand nombre de rappeurs des Ulis qu'il a pu former son premier groupe, La MG (pour « Mauvaise Graine »). Un groupe qui était à l'origine une simple page Facebook où tous les jeunes de sa ville voulant rapper s'étaient inscrits. Puis, plus tard, les plus sérieux ont décidé de fonder un vrai groupe, en gardant les initiales, afin de faire de vrais morceaux.

Pour Gambino La MG, il s'agissait depuis longtemps d'une démarche sérieuse, lui qui a découvert le rap grâce à son père et ses oncles et qui publie ses premiers sons sur Youtube à 13 ans, sous un autre pseudonyme. Il a même été supervisé par Sinik pendant son tout premier enregistrement au studio municipal. Avec son groupe, il connaît rapidement ses premiers gros buzz avec « Rentre dans le 91 » en 2018. Certains artistes, sportifs ou influenceurs se mettent à relayer les morceaux de Gambino et ses potes, notamment Niska, Virgil Abloh ou Anthony Martial, à qui ils avaient dédié un morceau en 2018. Mais difficile de transformer le buzz en streams et en revenus. Et le rappeur du 91 va profiter du confinement pour donner tout ce qu'il a via les réseaux sociaux. Il commence une série de freestyles sur Instagram, qui prend très vite avec certains titres qui dépassent le million de vues. Il a été un des premiers à importer les sonorités drill en France, en y ajoutant quelques sonorités afro ce qui donne des sons assez particuliers, à la fois très gangsta et très dansants. Un créneau qui a été adopté par la plupart des artistes à succès dans le Rap FR actuellement, comme quoi, le jeune Gambino était un peu visionnaire. 

Dans toute sa carrière, les réseaux ont donc eu une importance capitale. D'abord les réseaux sociaux, avec Facebook, puis Instagram pour ses freestyles, mais aussi le réseau de la street, le réseau des Ulis, qui fait que les acteurs musicaux du coin sont tous très connectés. Après un premier projet nommé « En attendant Gambinerie », qui regroupe tous ses freestyles, on a eu droit cette année au tant attendu « Gambinerie », sorti en mars, et qui a tenu toutes ses promesses. Tiakola, Negrito, Larry, Chily, Naza, Leto, ils ont été nombreux à répondre à l'appel du jeune prodige du 91 pour un projet dense et qui augure de très bonnes choses pour la suite. En attendant, Gambino la MG continue à dévoiler des inédits très efficaces, comme « Les Moussos » récemment. Il a également multiplié les interviews, et travail de plus en plus l'image de ses clips. Un aspect qui nous intéresse beaucoup chez Project X Paris.

La collab PXP x Gambino La MG

Car même si on fait beaucoup de collabs, ce qu'on préfère, c'est quand les artistes se lâchent, sont à l'aise et ont une attitude inspirante pour nos graphistes et nos designers. Ça a été le cas avec Gambino la MG qui a depuis longtemps compris l'importance de l'image, en particulier dans la drill. On a commencé doucement avec des pièces qui sont de grands classiques, à peu près dans toutes les situations : le streetwear « universitaire », avec ces sapes qui renvoient aux vêtements portés par les étudiants américains, pour montrer leur appartenance à leur Université. On a donc un sweat à capuche style universitaire avec gros logo « P » sur le torse, bicolore, et un bas de jogging dans le même style, qui a lui aussi son gros logo sur le haut de la jambe droite. Un ensemble bien mis en valeur par la petite paire de TN portée par le rappeur, ainsi que par la jolie Lamborghini, blanche elle aussi, l'objet phare du tournage, ce qui a évidement bien plu à l'artiste, lui qui en a aussi une dans son tout dernier clip « Les Mousso ».

La Lambo nous a encore accompagnés sur la tenue suivante, qui sort un peu plus de l'ordinaire et avec un style beaucoup plus léger. Place aux teintes pâles et à la douceur de la colombe avec cet ensemble issu de la capsule High Fly. Un bas de survêtement loose à motifs colombes couleur bleu, avec un sweat col rond de la même couleur, pour un rendu très efficace. D'autant plus quand on y ajoute un bob PXP et le sac bandoulière carré avec porte-monnaie, orné de logos « Project X Paris ». Et évidemment, toujours cette paire de TN, une pièce de streetwear culte et caractéristique de la street française, où le modèle a connu un énorme succès alors qu'il pouvait être quasiment boudé ailleurs dans les années 2000. Puis, pour se mettre un peu plus dans l'univers « drill UK » de l'artiste, on a décidé de ranger la Lambo pour faire appel à un autre véhicule, peut-être moins côté, mais tout aussi agressif : la motoneige Yamaha. Un véhicule qui collera parfaitement avec les doudounes et les parkas issues de la capsule « Drill & Drip », essayées lors du shooting. Elles ne sont pas encore disponibles sur le site, mais elles vont devenir incontournables cet hiver !

Gambino la MG a ensuite essayé un outfit issu de la capsule « Squad ». Une capsule très américaine dans le design, avec cette typographie caractéristique du logo, les coupes des vêtements et la forme des cols. La tenue et les couleurs renvoient à l'imagerie gansgta du rap US, principalement côte Est, avec cette influence du baseball, mais aussi la présence d'un masque de ski, accessoire gangsta par excellence, notamment depuis l'arrivée de la drill. Un sweat à capuche style baseball, à rayures, avec un bas de jogging accordé, le masque de ski bien noir, fièrement monté sur le Yamaha : Gambino a une attitude folle, comme dans ses clips. C'était donc un véritable plaisir de bosser avec lui et d'essayer de lui proposer quelque chose qui lui corresponde, en lui souhaitant le meilleur pour la suite de sa longue carrière. Et en espérant pouvoir rebosser avec lui dans un futur proche !

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